lundi 10 novembre 2014

COMMEMORATION DU 11 NOVEMBRE




Commémoration  11 novembre 2014
à 9h15 devant le monument aux morts
Eglise de la Madrague de Montredon



Du 11 NOVEMBRE 1914 / 2014 Un Centenaire

En cette année du Centenaire de cette terrible guerre le CIQ de la Madrague Montredon, la Rose et la Verrerie, vous remercie tous d’ être présents ce matin Mmes et Mrs habitants de nos quartiers, Mmes et Mrs les élus merci d’avoir répondu à notre appel
 
En 2014, la France vit au rythme de multiples évènements autour du Centenaire de la première guerre mondiale : un conflit aussi dévastateur que traumatisant.

La menace pèse depuis 1913 
Deux attitudes s’affrontent :ceux pour qui la guerre est inévitable face à l’agressivité allemande c’est la position de l’Union sacrée ciment d’une nation des droites et de l’église catholique et ceux en grand nombre qui répondent à l’appel pacifiste du socialiste Jean Jaurès qui a tout fait pour éviter cette guerre en disant que son moteur était le choc des intérêts, le danger est venu de la mise en place de rivalités haineuses, chauvinisme et nationalisme exacerbé  au sein de l’Europe ;  Jaurès avait compris que la guerre était à nos portes, il a été assassiné au Café du Croissant le 31 juillet 1914 rien n’empêchera la guerre.
Le 1er septembre 1914 l’ordre de mobilisation générale est donné, l’opinion française est convaincue de l’ aggréssion allemande, 4 millions d’ hommes de 23 à 48 ans sont appelés, tous partent sans hésiter.
Un militaire :le maréchal Joffre cumule tous les pouvoirs, et devient le chef de la France en état de siège pendant que le parlement est ajourné. La république est malade
La population qui reste à l’arrière doit faire face à une guerre plus longue que prévue : il faut soigner les blessés, aider de toute part, la solidarité s ‘organise, écoles et églises sont réquisitionnées, c’est le vide social d’hommes, les femmes les remplacent aux champs et à l’usine, elles travaillent et font aussi bien que les hommes.
La guerre dure, la croyance  en la victoire est alors maintenue par le mensonge et la censure des militaires et de l’état, on continue à exalter le patriotisme et la haine des allemands y compris chez les enfants dans les écoles : la France est championne du progrès et du droit. Dans les tranchées toutes les souffrances endurées par les soldats leurs  font perdre espoir de paix . L’union sacrée s’essouffle dès 1917 : rationnement, inflation, vie chère, les soldats meurent dans la boue, le froid, sont de vraies loques , des mutineries ont lieu, la majorité de ces soldats étaient des civils et pas des militaires, ils ne comprennent pas cette guerre sans résultat, il y a une réelle lassitude morale, la tentative de paix échoue en 1917, Clémenceau le vieux radical civil avec son gouvernement autoritaire reprend le pouvoir sur les militaires avec une politique de guerre de la terre brûlée  malgré son surnom de « père la victoire ! » mais quelle victoire ?.
L’armistice sera signée le 11 novembre 1918 , le traité de Versailles signé en 1919 établira la seule responsabilité de l’Allemagne .
Mais la diplomatie en Europe n’a pas joué son rôle ce sera un lourd  danger pour l’avenir.

Ces années se solderont par 10 millions de morts dont 1millions 400 000 en France et autant en Allemagne, des générations de moins de 50 ans  sont décimées, d’innombrables blessés , estropiés les « gueules cassées » vrais fantômes de guerre hanteront tout le restant de leur vie les rues de nos villes, les veuves, les orphelins. La folie sera interminable plus de 4 ans , elle fait mentir les chefs militaires qui avaient promis de chaque côté pour vaincre les résistances de l’emporter rapidement ; dès septembre 1914 ce n’est pas la guerre en chantant la fleur au fusil mais l’hécatombe des centaines de milliers de morts et ce n’est pas fini viendra Verdun l’enfer sur terre en 1916, le chemin des dames en 1917 où se trouve le village de Craonne qui a donné son nom à une chanson dit toute la révolte profonde des soldats :
« Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes, c’est bien fini, c’est pour toujours de cette guerre infâme »
On fusillera pour l’exemple quand l’exaspération se fera plus pressante sur le front comme en 1917, d’autant que se manifesteront des scènes de fraternisation entre soldats français et allemands à noël d’une tranchée à l’autre. La France en 1998 rendra leur honneur à ces fusillés. Respect et mémoire aussi pour tous les poilus venus d’ailleurs : soldats indigènes des nombreux pays d’afrique, des 4 coin de l’empire colonial venus se battre et mourir pour la France.
100 ans après, les historiens parlent de responsabilités partagées : les intérêts des puissances , Russie, Autriche Hongrie ,Allemagne, France ont des rivalités qui sont grosses d’un partage du monde,ce qui ressortira au traité de versailles.
Jean Jaurès avait pourtant lancé à la chambre des députés le 7 mars 1895 :
« toute notre société violente et chaotique même quand elle veut la paix, même quand elle est en état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage » hélas le XX ème siècle confirmera avec les atrocités de la 2ème guerre mondiale cette sombre phrase, les germes étaient déjà présents dès 1919

Cette guerre a remué les bas fonds de l’âme humaine.
Ce qui importe 100 ans après « c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience, c’est la vraie sauvegarde, là est la garantie de l’avenir de paix » comme le disait encore Jean Jaurès
Le monde a changé mais les conflits s’éternisent, se multiplient dans le monde, les fabricants et vendeurs d’arment comptent leurs profits comme les mères leurs enfants morts
Alors, ensemble, faisons tout pour que les générations futures commémorent des centenaires de la PAIX

Et en l’honneur de tous les disparus dont les monuments aux morts ,  les places de villages, les rues des villes  portent les noms, contre l’oubli observons ensemble une minute de silence. Je vous remercie      

 Pour le CIQ
Pierrette Forest