Plan d'urbanisme : des projets immobiliers sous surveillance à Marseille
En raison des observations formulées par l'État, le très décrié
projet d'hôtel de luxe des Catalans ne pourra pas voir le jour.
Photo Frédéric Speich
Photo Frédéric Speich
Globalement, les Marseillais se sont mobilisés pour défendre leur idée de la ville de demain, même s'ils étaient un peu plus nombreux pour l'enquête publique du Plan d'occupation de 2000 que doit remplacer le PLU. C'est ainsi qu'au Pharo, quelque 130 observations ont été portées sur les registres. "Cela se répartit à égalité entre des particuliers et des collectifs ou des associations, estimait hier matin un technicien MPM. Avec une forte mobilisation contre l'hôtel qui devait remplacer aux Catalans l'ancienne usine Giraudon."
Projets immobiliers
Un projet qui, au-delà de l'opposition des habitants, ne devrait pas résister au rapport de la commission d'enquête attendu pour l'année prochaine. Comme l'a révélé La Provence, les services de l'État exigent que sur la bande littorale des Catalans, la hauteur de construction soit limitée à 7,5 mètres. Une prescription à laquelle MPM ne pourra pas s'opposer, ce qui compromet définitivement l'hôtel de luxe de 28 mètres de hauteur que soutenait la mairie centrale malgré les fortes réticences de la mairie de secteur.
Ce dossier sensible n'est pas le seul qui devrait être corrigé en fonction de l'enquête publique. L'État s'est ainsi inquiété de l'impact environnemental du futur échangeur autoroutier du Jas de Rhode. De même, il a tiré la sonnette d'alarme sur les règles envisagées concernant plusieurs sites des calanques, comme l'Escalette et le Mont Rose. Idem pour l'ancienne usine Legré Mante, où les constructions en front de mer ne pourront pas dépasser les bâtiments existants.
Concernant les observations formulées par les particuliers, elles ont souvent porté sur la défense de l'environnement et du cadre de vie, à l'image de ce qui s'était passé en 2000. Une manière de placer de multiples programmes immobiliers sous surveillance : "La dernière fois, la mairie nous avait dit que le POS protégerait la ville et on a vu le résultat, témoigne le président d'un CIQ. Conséquence, beaucoup de gens se sont activés". Reste à voir ce qui sortira de cette consultation citoyenne : réponse en février avec le rapport de la commission d'enquête publique, puis au printemps avec la dernière mouture du PLU qui sera alors soumis au vote des élus de MPM.
L'analyse de Jean-Robert Bauchet, président de la commission d'enquête
- Les Marseillais ont un peu moins participé à l'enquête publique du PLU qu'à celle du POS en 2000. Cela vous étonne-t-il ?
Jean-Robert Bauchet : Selon un décompte réalisé vendredi, 1 254 remarques avaient été notifiées sur les registres. Au vu de l'affluence de ce dernier jour dans les dix lieux de l'enquête publique, nous pensons que nous aurons 1 500 remarques à l'arrivée. À cela s'ajoutent les courriers : il y en a eu beaucoup, 350 à 400 qui m'ont été adressés directement. On aurait pu s'attendre à plus de remarques sur les registres, sachant qu'il y en avait eu 3 000 en 2000. Il convient toutefois de souligner qu'énormément de personnes sont venues demander des informations, souvent des renseignements de proximité sur le zonage de leur parcelle, mais elles n'ont pas porté de remarques. Il y en a sans doute eu un bon millier. Au final, nous aurons donc plus de 3 000 personnes qui se seront mobilisées, on est donc dans le même étiage que pour le POS.
- La participation a-t-elle été plus forte dans certains arrondissements, ce qui traduirait des problèmes particuliers ?
J.-R. B. : Deux arrondissements ressortent un petit peu, le 7e et le 12e où l'on note, qui plus est, une intervention forte des élus dans le débat. Cela tient évidemment aux caractéristiques de ces secteurs.
- Quelle est la suite du calendrier ? Vous tiendrez l'objectif de fin janvier pour votre rapport ?J.-R. B. : Dans les prochains jours, avec les fêtes, il va être un peu difficile de travailler avec les services de la communauté urbaine, qui se sont énormément mobilisés pendant l'enquête publique et je les remercie. Nous avons donc décidé d'allonger le délai de quelques jours, avec un rapport pour la première semaine de février.
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