mercredi 9 mai 2018

Du coté de... notre mémoire collective


Le texte de Mme Pierrette Forest à l'occasion des commémorations du 8 mai :



Mesdames, Messieurs, au nom du CIQ merci à tous d’être parmi nous : habitants des quartiers, élus, représentants d’associations

8 Mai 1945 - 8 Mai 2018



Nous sommes 73 après le 8 mai 1945 : ce jour là une page tragique de l’histoire se tourne ; c’est la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie et sa capitulation sans condition.
Cette page a été écrite en grande partie grâce à la jeunesse qui s’est investi dans cette lutte et a payé un lourd tribut durant ces années sombres.
Nombreux d’entre eux ont dû très tôt être séparés de leurs familles, interrompre leurs scolarité et souvent travailler  pour survivre ; fuir les bombardements et les combats parmi les colonnes de réfugiés sur les routes et n’oublions pas qu’ils ont vécu la mort de près : certains en sont revenus vivants mais dans les camps de concentration des milliers d’enfants et de jeunes ont été exterminés et ayons une pensée pour les enfants d’Yseult et d’Oradour qui ne voulaient qu’une chose : grandir en paix ; ils ont perdu leur vie à cause de ces barbares.

La jeunesse comme toute la population de France et d’Europe a vécu ces années sombres après la honteuse armistice signée par Pétain le valet du nazi Hitler comme des années du déshonneur et nombreux sont les jeunes qui s’engagent par exaspération de la défaite et de la collaboration du régime de Vichy. Pour beaucoup d’entre eux, ils vivent dans un état qui n’est plus démocratique, qui n’est plus la France des libertés avec ces lois racistes et antisémites.
Leur résistance fut l’œuvre « de ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas » chaque stèle, chaque plaque de nos villes en porte le témoignage ; leur combat a été celui de l’humanité et de la dignité de l’homme. Cette jeunesse éprise de liberté, d’égalité, de fraternité a été l’honneur de la république et de la démocratie.

Il y a 50 ans en 1968 le mois de mai a aussi été un espoir, un besoin de plus de liberté pour une vie meilleure pour le plus grand nombre.

NOUS NE VOULONS PLUS REVIVRE ET REVOIR LE TEMPS DU MALHEUR
Mais

Comme disait Bertold Brecht : « ne chantons pas victoire hors de saison, le ventre est encore fécond d’où est surgi la bête immonde »
Le nazisme, le fascisme faillirent submerger le monde ; la victoire commune des peuples en 1945 ne fut pas seulement une victoire militaire, elle fut celle d’une conception humaine du monde.

Edmond Rostand a dit « c’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière », vous, les jeunes d’aujourd’hui croyez moi, les jeunes résistants d’hier n’étaient pas des être exceptionnels, ils étaient des jeunes comme vous, ils aimaient la vie.

Comme de nos jours, les nombreux jeunes réfugiés qui fuient leur pays en guerre ou ravagés par la famine sachons leur tendre la main ; chaque être humain a droit à la paix et au bonheur.

Aujourd’hui : jeunes et moins jeunes nous pouvons ensemble continuer à lutter contre l’injustice vers la pleine liberté et la véritable dignité humaine contre cette peste brune toujours présente en Europe et en France qui ne sait diffuser que la haine de l’autre, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, la violence : alors vigilence, résistance et mobilisation contre ces idées noires pour dire « plus jamais çà !! »

Etre jeune c’est être spontané, proche des sources de la vie, pouvoir se dresser et secouer les chaînes d’une civilisation périmée.

Alors, comme ceux qui ont permis la victoire du 8 mai 1945 sachons gagner la paix et vivre libre main dans la main.


Partageons pour eux tous une minute de silence, eux qui ont lutté pour que d’autres puissent vivre.

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