samedi 20 juin 2009

L'origine de la pollution est identifiée: Legré Mante


Vendredi matin, le responsable de l'usine Legré Mante a ouvert ses portes à la cellule des risques technologiques des marins pompiers de Marseille, ainsi qu'aux responsables de la Seram. Cette visite est réalisée en pleine matinée et alors que la nappe d'odeur pestilentielle que nous vivons depuis près de trois semaines se caractérise la nuit. Néanmoins, la réunion sur site a enfin permis d'avancer sur le sujet qui nous intéresse: l'origine de la pollution que nous recherchons depuis le début de cette crise est la station d'épuration. La Seram a pu y mesurer un taux de souffre anormalement élevé dans l'eau rejetée à l'égout. Par ailleurs, une odeur caractéristique de H2S a été identifiée dans la station. C'est aussi en demandant au responsable de l'usine de faire fonctionner la ventilation des cuves de la station que les participants à la visite on pu comprendre le calvaire que nous vivons. Ces cuves qui sont censées être ventilées en permanence ne le sont pas. C'est donc une étuve de produits chimiques qui est implantée au coeur de notre quartier. La fermentation augmente dans les cuves et lorsque les ventilations sont ouvertes (manuellement?) la nappe de gaz pestilentiel s'échappe, vient nous réveiller... et nous rendre malade.

En résumé, la station d'épuration de l'usine a deux problèmes, l'un de rejet de soufre à l'égout, et l'autre de rejet d'un gaz pestilentiel (toxique?) dans l'atmosphère et ce depuis plus de trois semaines.

Arrive maintenant l'heure des questions:

§ Où sont nos élus?
Lors de la visite, d'après nos informations, seuls étaient présents la Seram et les Marins Pompiers. La première parce qu'elle a contractualisé avec l'usine les limites des rejets à l'égout, qu'elle vient donc contrôler. Et les pompiers, dans la suite de l'opération déclenchée à notre demande de contrôle de l'air la nuit de mercredi à jeudi. Mais depuis le début de la pollution, nous n'avons rencontré sur le site aucun élu de quelque groupe politique que ce soit. Pourtant c'est bien à la ville que se trouvent les services de l'hygiène et de la sécurité. Pourtant c'est bien à la Communauté de Commune que se trouve la Direction des eaux et Assainissement. Pourtant c'est bien l'état qui a classé cette usine ICPE. Une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement est une installation dont l’exploitation présente des risques pour l’environnement... et dont le fonctionnement est autorisé par le préfet. Pourtant c'est bien la DRIRE dont nous avons alerté le directeur dès le début de la pollution qui exerce une mission de police environnementale auprès des établissements industriels.

§ Quelle est la part de responsabilité des exploitants de cette usine?
Lorsque l'on connaît le fonctionnement de la ventilation, on est en droit de se demander s'il la coïncidence seule explique l'absence d'odeurs, dans la nuit de mercredi, dès lors que les pompiers sont arrivés, avec quatre camions, gyrophares allumés. Et compte tenu de l'odeur absolument irrespirable, les exploitants de l'usine ont il réellement pu ignorer ce qui se passait pendant plus de trois semaines?

§ Et maintenant?
Mais la question la plus sensible reste: quel est le plan d'action à présent? Le CIQ n'a pas été convié à la visite de l'usine, pas plus qu'informé sur les suites qui seront données aux constats effectués. Le mistral s'est levé depuis hier soir, donc nous dormons, enfin.

Mais le mistral va s'arrêter, qu'en est il de l'odeur?

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